This is Panama !

Soyez les bienvenus au Panama ! Casablanca sans héros... Avec son canal aux milliers de morts. Panama et ses narcotrafiquants, espions,barbouzes de la CIA, guérilléros de la péninsule du Darien. Panama City, la ville de tous les dangers avec un vieux quartier, El Chorillo, entièrement rasé par les hélicoptères américains lors de l'Opération Juste Cause contre l'infâme Noriega. Un pays des confins, un pays de tous les traffics... Le Paradis pour certains...Et viva la Salsa !


Blog de Mia Jacob avec Tristan Ranx

dimanche 12 juillet 2009

Tremblement de Terre sur la isla Robinson


























Le seul défaut de ces iles paradisiaques est la saison de pluie. Le ciel reste assez couvert et il est difficile de voir un ciel bleu comme à Paris. Il pleut toute la nuit. Avec le vent, les gouttes passent par la porte de ma petite cabane en paille. L’autre nuit, j'a été arrachée à mes rêves parce que j'avais l'impression qu'une grande main secouait ma hutte. Tout bougeait autour de moi et je suis tombée du lit. En me précipitant à l'extérieur j'aperçois alors les Kunas qui courent affolés dans tous les sens, ce qui pourrait être comique sur une si petite ile.... So absurd !

Je ne comprends rien, et j'ai peur.

Que se pasa?

Ils me disent de retourner dans ma hutte alors qu'il tournent autour de l'ile en moins de 45 secondes...

Soudain, la terre se met à trembler. Je suis pétrifié, je ne peux rien faire. Les Kunas tournent toujours en rond comme des fous. Ils doivent quand même être un peu barjots ?

Je ne sais pas comment j'ai réussi à me rendormir dans ces conditions...

Selon la croyance kuna, un géant tient la terre dans sa main, et quand cette main se fatigue, il change de main, c'est a ce moment que la terre tremble. ( Je n'ose pas demander aux Kunas ce qu'il se passerait s'il la faisait tomber...
















Après un tremblement, les enfants kuna doivent tous aller se baigner dans la mer et il faut toucher toutes les choses qu'on possède pour réveiller leurs esprits. Ça explique un peu pourquoi, ils étaient tellement agités à toucher chaque arbre et chaque pierre de l'ile... De toute façon, un jour ou l'autre, un tsunami passera au-dessus de cette ile, et il ne restera plus rien... Je touche du bois...

C'est mon dernier soir au paradis et je marche le long de la plage. Mes pieds s'enfoncent dans le sable chaud. Assise sous un cocotier je regarde la mer qui ressemble à un miroir. Avec les éclairs, au loin, je vois les silhouettes de palmiers des autres iles. je vais aller me baigner, j'écoute le bruit de tonnerre qui se mélange au doux bruit des vagues. Quand je nage sur le dos je peux voir la pleine lune. Le paradis est une carte postale terriblement kitch, heureusement que la possibilité des requins et des tsunamis vient tempérer ce monde peut être faussement idéal... Mais croyez moi, being part of it, it's breathtaking.

J’ai dû partir à 5h du matin sur un petit bateau. Le soleil se lève dans mon dos. Tout est magnifique.


PS : je passe aujourd'hui ma dernière journée a Panama City, j'ai emporté un scorpion dans ma trousse de toilette de san blas. Bientôt, je serai de retour à Paname.

mardi 7 juillet 2009

Chez les Kuna sur la Isla Robinson





Les derniers 4 jours, j'ai pu apercevoir à quoi peut ressembler le paradis.

4 jours dans une carte postale: la Isla Robinson, une petite ile de cocotiers, de sable blanc et d'eau turquoise dans le vaste archipiélago de san blas. on dit qu'ici il y a une ile pour chaque jour de l'année.


The islands are home to the Kuna, who run San Blás as an autonomous region with minimal interference from the national government. Following a violent uprising on February 25, 1925, the Kuna were granted permission to implement their own system of governance and economy while still maintaining their language, representation in the Panamanian legislature and full voting rights.



j'ai loué un bateau pour atteindre la Isla Robinson.


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Je suis de nouveau vêtu d'un sac-poubelle, ainsi que mon sac à dos. Après une traversée dans une mer déchainée, le pilote veut me déposer sur une autre ile. J'insiste et je propose quelques dollars de plus jusqu'au moment ou il accepte. J'arrive enfin dans l'ile sous une pluie battante, mais c'est un petit paradis avec des plages de sable blanc, des palmiers et des petites cabanes aux toits de palme. Les toilettes consistent en une drôle de petite cabine au dessus de la mer...

Un groupe de voyageurs joyeux lurons est sur place. Je vois directement qu'on va bien s'amuser sur cette petite ile déserte.Quand la pluie cesse, je vais nager dans une eau délicieusement turquoise et agréablement chaude. Je joue avec les milliers de petits poissons comme un chef d'orchestre. Je passe ma journée à me balancer sur mon hamac, à nager, lire the CONDEDERACY OF DUNCES de John Kennedy Toole, je fume des joints et j'attends les repas inévitablement à base de poisson, de riz et de banane frite – Fish & chips, en mieux...
























it's so easy to be lazy. it's so easy to do nothing if there is nothing to do.

Dans une sorte de petite échoppe on trouve tout: de l'eau, des cigarettes, du rhum, du dentifrice, de la marijuana y cocaina colombiana... À part ces quelques produits singuliers, il n`y pas grande chose ici, mais il y a tout ce qu'il faut pour être heureux.
























Les deux familles de kuna qui vivent sur cette ile sont adorables. Les femmes kuna m'adoptent directement. Elles portent toutes des cheveux courts noirs. C’est un signe de féminité pour eux. Quand elles ont environ 13 ans, on fête leur maturité avec une cérémonie ou on coupe leurs cheveux et à partir de ce moment elles portent leurs habits traditionnels.






























Je suis étonné comment le temps passe vite dans une bulle de bonheur.

Quelle sensation de liberté de nager en plein milieu d'un l'océan et d'aller d'ile en ile, à la recherche de coquillages, accompagnés par des dauphins ou d'inquiétants bancs de requins marteaux.

happiness is in the air. i can't switch of my smile.

lundi 6 juillet 2009

Le Scorpion du Panama




"J'ai tué un scorpion qui était sur ma brosse à dents alors que je m'apprêtais à quitter le Paradis équinoxial..." (Dimanche 5 juillet 2009)

dimanche 5 juillet 2009

Lunar Baedeker : poème de Mina Loy



































A silver Lucifer
serves
cocaine in cornucopia

To some somnambulists
of adolescent thighs
draped
in satirical draperies

Peris is livery
prepare
Lethe
for posthumous parvenues

Delirious Avenues
lit
with the chandelier souls
of infusoria
from Pharoah's tombstones

lead
to mercurial doomsdays
Odious oasis
in furrowed phosphorous

the eye-white sky-light
white-light district
of lunar lusts

Stellectric signs

WING SHOWS ON STARWAY
ZODIAC CAROUSEL

Cyclones
of ecstatic dust
and ashes whirl
crusaders
from hallucinatory citadels
of shattered glass
into evacuate craters

A flock of dreams
browse on Necropolis

From the shores
of oval oceans
in the oxidized Orient

Onyx-eyed Odalisques
and ornithologists
observe the flight
of Eros obsolete

And "Immortality"
mildews
in the museums of the moon

NOCTURNAL CYCLOPS
CRYSTAL CONCUBINE

Pocked with personification
the fossil virgin of the skies
waxes and wanes

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Lunar Baedeker

samedi 4 juillet 2009

Aventures dans les abysses de la Isla de Coiba











Il y deux heurs de bateau pour arriver dans la réserve de la Isla de coiba. Pendant la traversée, il commence a pleuvoir. L'océan et le ciel se mélangent dans un gris sans fin. J'ai froid. je suis heureuse de plonger dans l'eau agréablement chaude


J'évolue dans cet univers aquatique. Je frôle les coraux aux teintes rouge sang, et je traverse un champ de pierres dont on dirait qu'elles ont des bouches, et je crains qu'en passant mes mains par-dessus, elles soient capables de m'arracher les doigts avec leurs petites dents... J'évolue soudain dans une constellation d'étoiles blanches dont le seigneur aux yeux vitreux semble être ce poisson général, bleu et couvert d'étoiles. Un groupe de requins passent près de moi, je frissonne, la main sur la poignée de mon poignard, mais je ne les intéresse pas... Curieuse, je regarde un drôle de petit oursin : on dirait qu'il porte la marque d'un pentagramme a l'envers. Je lui donne un nom : les couilles du diable... À côté, un petit poisson punk, à la crête d'iroquois, me regarde curieusement comme s'il voulait que je lui offre une bière... Il semble vouloir me dire quelque chose et je le suis à travers des forêts d'algues gigantesques. Soudain, le petit punk se met à zigzaguer dans tous les sens comme s'il me transmettait son rire rebelle. Devant moi, une vallée mystérieuse vient de se dévoiler. Je survole un épouvantable champ de cerveaux roses aux nervures sanglantes. J'ai l'impression qu'un horrible Docteur Moreau vient de décapsuler les crânes de centaines de malheureux, et qu'il vient de les jeter à la mer. Je suis épouvantée quand les cerveaux s'élèvent vers moi balançant leurs tentacules blanchâtres et fibreuses... On dirait une troupe de portuguese men of war... Ils agitent leurs membranes venimeuses vers moi, m'encerclant d'une manière inhumaine. Le petit punk revient en ricanant, je décide de le suivre, et chose étonnante, par un complexe chemin labyrinthique, j'évite ainsi les cerveaux mortels... A travers des amas de roches volcaniques, je débouche alors devant l'épave d'un avion encastré dans un récif de corail. J'ai déjà vu ce genre d'aéroplane... Oui, je me souviens de la forme de cet avion, il s'agit d'un Junker Ju188-K0, datant de la Seconde Guerre mondiale, un bombardier allemand de haute altitude... Je fais le tour de l'épave à la recherche d'indices quand j'aperçois des centaines de petits oursins s'écoulant par les déchirures de l'appareil. Sur l'aile intacte du bombardier, j'aperçois effarée la marque d'une svastika que l'on retrouve sur les oursins monstrueux... la marque du diable...

















Je préfère soudain ne pas savoir ce que faisait ce mystérieux avion au large des côtes du Panama... Je m'agrippe à la carlingue quand une gangue de matières organiques se détache et laisse apparaitre le corps et la tête de mort ricanante du pilote, soudain réveillée par le mouvement, et dont le bras se lève d'une manière épouvantable, et se détache du corps... puis tombe en poussière, désormais transformé en un brouillard noir qui s'avance vers moi. Je vois avec terreur une tortue aux yeux cruels qui vient à ma rencontre avec son corps décharné et sa tête de zombi fripé qui la rendent bien plus dangereuse que les requins... Je tremble. Il faut que je remonte, je n'en peux plus... Le soleil... la porte du soleil... Je m'élève vers la voûte de l'océan en sentant un monde mystérieux et inconnu qui grouille au-dessous de moi... et j'imagine ces tentacules noires s'attachant à mes chevilles pour m'attirer vers les abysses... J'accélère le battement de mes palmes et le bras levé vers la libération, je fend la porte de la mer et le soleil s'enroule autour de moi comme s'il voulait me sauver et repousser l'ombre antédiluvienne... Je suis libre !


jeudi 2 juillet 2009

Terreur à Santa Catalina...


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Il y a quelques jours je me suis de nouveau retrouvée à la gare routière de Panama City. En attendant le bus pour Santiago (ensuite correspondace vers Santa catalina), je sirote un café noir et bizarrement, je remarque que les gens autours de moi sont gentils, détendus, souriants... C'est peut être parce que notre petit bus est tout mignon comme un petit cheval, et qu'il nous emmène vers le paradis des plongeurs et des surfeurs... Prononcez le nom magique de Santa Catalina devant un surfeur, et ses yeux s'illumineront puis se rempliront de larmes à l'idée qu'il n'y a jamais été... Et l'espace d'un instant, il vous semblera même entendre une mélodie venue de nulle part, une musique qui ressemble étrangement aux Beach boys ...


I'm getting better every day.

Je loge au «surfer's paradise» à 2km du village sur une petite colline, avec vue sur la mer. En arrivant, on m'accueille avec une cerveza bien fraîche avant que je me précipite vers l'océan afin de me jeter dans les vagues.




























Je dois aussi organiser mon trip de plongée vers la Isla de Coiba, une réserve naturelle nationale. Je m'installe dans un petit resto en bordure de la plage pour manger et regarder la mer et le ciel orageux.

hell blue mind i'm waiting for the rain.

Les gouttes de pluie coupent l'air lourd et les vagues lèchent mes pieds. Soudain un type m'offre une bière, et m'entraine dans une conversation sur le Tao. C'est alors que je réalise que cette pluie n'est pas prête de cesser et que l'orage se lève ! Il faut que je parte. Adieu hippie et ton Tao, j'espère que tu trouveras la Voie... Quant à moi, sans torche, dans la nuit noire, je ne reconnais même plus le chemin. Dire que je n'ai même pas un parapluie. Je me fabrique une petite robe avec l'aide d'un grand sac-poubelle. La dernière mode de Santa Catalina pour les soirées branchées;;. Dans cet accoutrement de SDF, je me trouve même étrangement sexy... J'ai l'impression d'être dans un film hybride entre une répliquante de Blade Runner et Silviana Mangano dans «riz amer» . Je prends la route....Je m'élance vers l'inconnu... Il y avait, si je me souviens, 2 klms jusqu'au paradis. Courage Mia. En sortant du village,je suis perdue dans un océan de NOIR. Tenebrae... Je suis dans la foret, j'entends des bruits étranges, des craquements, et j'ai l'impression de sentir sur ma nuque un regard ancien, très ancien, comme une terreur enfouie dans ces forêts bien avant les conquistadors... L'Amérique est maudite depuis toute éternité disait William Burrough. Je comprends maintenant ce qu'il voulait dire... Y-a'-il des serpents venimeux qui rampent dans la boue? Je ne vois pas le chemin, je glisse dans les flaques, je m'enfonce dans l'eau jusqu'aux genoux..

keep walking.

Ma robe se déchire et je tombe dans la boue visqueuse qui recouvre ma peau. Je me relève, j'entends le tonnerre au loin qui gronde, la pluie frappe mon visage comme des lames de rasoir. J'entends des grognements, des hurlements et d'étranges déplacements autour de moi. Les arbres semblent se déchainer en une orgie verte et des branches tombent manquant m'écraser à chaque instant. Soudain, c'est l'espoir, dans un craquement digne d'une chaise électrique, les éclairs frappent la terre du Panama, illuminant la route. Piètre répit, après la lumière, mes pupilles sont plongées dans un noir épais et encore plus terrifiant. J'avance, les sens domptés par un tromboscope alternant la lumière et l'obscurité... j'avance les yeux aveugles et grands ouverts, et je perçois une présence en face de moi, un souffle rauque. Méfiante, terrorisée, les bras en avant à l'aveugle, je me dirige ves mon destin, et j'avance jusqu'au moment ou deux yeux énormes me regardent, l'iris zébré par un éclair derrière moi... Je pousse un cri qui se perd dans le tonnerre lorsqu'une tête velue vient s'abattre sur ma poitrine arrachant ce qui reste de ma robe qui tombe à mes pieds! Instinctivement mes bras entourent l'intru, et je sens les oreilles pointues sous mes mains. Je prends la tête dans mes bras, je sens son odeur animale, et je me sers contre elle, tendrement. Je suis heureuse ! C'est un petit poulain noir, perdu et effrayé comme moi, qui cherche le réconfort et la consolation. Nous continuons le chemin ensemble et nous traversons un champ (quand il fait beau, mais chut ! Il parait qu' on trouve des magic mushrooms ici) quand soudain, couverts de boue, et nous ébattants nus dans l'univers, moi et mon poulain, nous arrivons au royaume des fées, entourés de centaine de lucioles magiques.






Under the volcano - Le consul
Parfois c'est un cheval blanc, parfois un poulain noir !




mercredi 1 juillet 2009

Itinéraire de Mia vers l'ile de Coiba



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15 km de La Galera, Veraguas - Petite île au nord de la Isla de Coiba


mardi 30 juin 2009

Un grand classique de Ruben Blades : Pedro Navaja


Le Panama ( Chapeau)


Le panama est un chapeau d'origine non pas panaméenne, mais équatorienne malgré son nom. C'est un large chapeau à la mode vers 1900.

Le panama se distingue par sa grande finesse. Il est entièrement réalisé en fibres naturelles et confectionné à la main avec une patience légendaire. Il est le fruit d’une rencontre harmonieuse entre nature et culture : la beauté de la palme deCarludovica palmata et le savoir-faire d’artisans prestigieux.

Le Balboa : monnaie officielle du Panama ( sinon c'est le $)

samedi 27 juin 2009

The end of the road : Portobello



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Hier, j'ai finalement réussi à m'échapper de la ciudad de Panama. Je me rends à la gare routière. Je dois aller dans le district de Colon... Il s'agit de la région la plus déprimante du Panama. Les gens que je croise me souhaitent « suerte», sans trop savoir s'il s'agit de «mala suerte» ou de «Buena Suerte». La crise économique et le ralentissement de la production mondiale touchent durement le Panama, qui voit la fréquentation du canal baisser drastiquement. La criminalité est donc en plein essor...Je cherche un bus en direction de Colon. On appelle les bus «los diabolos riojos» les diables rouges. La gare est un véritable bazar qui sent le benzène, la sueur et les odeurs de maniocs cuits. Partout une foule bigarrée qui se mélange dans le va-et-vient incessant des bus, les toits chargés de sacs et de paquets. Quelques policiers, matraque à la hanche déambulent en roulant des mécaniques. J'entends les cris des vendeurs de churros, et les annonces des prochains départs recouverts par la pop latine qui hurle dans les cabines des chauffeurs. Je suis dans une bulle d'odeurs et de bruits. Mon coeur bat fort comme si j'étais l'unique parenthèse de silence dans ce monde exotique. Après des heures de route poussiéreuse et chaotique, ma peau se recouvre de sueur qui coule entre mes seins. Mon corps n'est bientôt plus qu'une écorce de particules de poussières venues des volcans. Je suis nerveuse, sur le qui-vive. Suis-je une proie pour certains regards fiévreux ? Un frisson me parcourt. J'aperçois dans la foule des bras tatoués de poignards et de têtes de mort. Voici Portobello, la fin du monde, l'endroit où la route s'arrête comme devant les hautes falaises de l'inconnu. Je suis dans les confins, cette destination qui faisait frémir les habitants de la mégapole: «muy pelligroso» …
















Et j'entends soudain le ressac de la mer et j'aperçois l'écume des vagues. Les oiseaux chantent et s'ébattent. Une voile blanche passe à l'horizon. Je suis seule, libre dans ce paradis oublié. C'est le temps suspendu de la caresse d'une brise marine. L'ombre des cocotiers ressemble à une immense trotteuse déréglée, car ici, le temps n'a plus de raison d'être. C'est le royaume de la sensation immédiate, le plaisir simple du jus d'une noix de coco bue sur la plage. Une colonie de petits poissons verts me passent entre les jambes, ils sont comme moi, insouciants, moi qui passe entre les grands parasols rouges sous le ciel d'azur. J'accroche mon regard curieux aux nuages qui passent et qui m'attirent bien plus loin, vers les étoiles, au-delà des galaxies quand mes yeux se ferment, et que je m'endors au doux balancement de mon hamac... Au réveil, dans la chaleur moite, je plonge dans l'océan, et j'aperçois dans le ciel, un hydravion rouge qui me salue. Je plonge vers les profondeurs bleues de l'océan. Les algues ondulent de leurs couleurs chatoyantes, de longs filaments jaunes fluorescents caressent mon corps. Lorsque je sors de l'eau, j'aperçois un homme pensif assis dans un jardin de fleurs équinoxiales. Je me demande s'il sait que des nains s'accrochent aux pales d'argent de son ventilateur... Je me demande s'il sait que je cherche desepérement un chapeau, un Panama...





vendredi 26 juin 2009

Sur Mina Loy...












Mina Loy fut une muse futuriste, une égérie de la poésie et un oiseau de passage de la littérature, une voyageuse infatigable.

Mina Loy, poète et épouse d’Arthur Cravan aura été la muse des futuristes italiens et par conséquent l’archétype de la femme moderne du début du XXe siècle. Femme libre, pratiquant une sexualité débarrassée de l’hypocrite morale bourgeoise, elle fera rêver aussi bien Marinetti, Apollinaire, Pacsin, Man Ray ou Marcel Duchamp, mais aussi les romancières Djuna Barnes et Nathalie Barney. Le pouvoir d’attraction érotique de sa personnalité étrange, son charisme désabusé avec une pointe de nostalgie cynique et satirique, provoquera les passions les plus folles. Un homme cependant, touchera profondément cette sirène bohème : Arthur Cravan, lepoète boxeur, l’énergumène des arts. Elle le surnommera Colossus, du nom d’un roman inachevé (et certainement impossible) sur son époux disparu dans le Pacifique en 1918. Les poèmes de Mina Loy sont des joyaux de la modernité et le testament oublié d’une génération de grands fauves humains. La poésie de Mina Loy est un témoignage hautement ironique sur les rêves et les folies d’un temps situé dans une zone grise de l’histoire.
















Paul Eluard, James Joyce, Mina Loy


jeudi 25 juin 2009

Panique au Panama











Au bout de 26h de voyage (mon avion
avait quelques heures de retard ), je suis arrivée hier tard dans la nuit. Il y avait un seul type qui a voyagé, comme moi, depuis Paris vers Panama City.Nous avons eu le temps de faire connaissance a Mia-mi (cet aéroport porte quand même mon prénom!). Ce dernier, une fois arrivé au Panama, n'a absolument pas accepté que je parte seule dans une guesthouse vers un quartier un peu ghetto. C'est quand même Panama city, une des villes les plus dangereuse d'Amérique centrale... J'ai donc passé la nuit sur un vieux matelas chez sa grand mère sénile... Très bien, sauf que, ce matin, toute la smala a flippé quand j'ai voulu aller au terminus de bus pour me rendre a Portobello. Bref au bout de quelques heures, je commence à gravement paniquer. Au final, je me suis sauvée en taxi, direction une guesthouse. J'étais éffrayée et vraiment pas bien. En rencontrant la fille qui partage la chambre avec moi, on a cru se regarder chacune dans un miroir, et pas seulement parce qu'elle me ressemble avec ces cheveux courts noirs, mais parce qu'on partage un peu la même vision du voyage et de la vie. On est allé boire des margaritas pour se calmer les nerfs. Ensuite, j'en ai profité pour courir le long du causeway, mais j'avais un léger coup dans l'aile... Aujourd'hui, je vais à une soirée de raga et manana, puis je reprends mon chemin, comme prévu. Je n'ai plus peur, normalement ça ne fait pas partie du trip! Alors si vous n'avez pas de nouvelles de moi dans deux jours, on aura peut-etre essayé de m'enlever les poumons ou le foie, ils n'y trouveront que de la matière non vendable... Je vais directement aller fumer une cigarette et chercher un mojito.



Agrandir le plan



Petite histoire du Panama :



Exploré et colonisé par les Espagnols au 16e siècle, le Panama a rompu avec l'Espagne en 1821 et a adhéré à la République de Grande Colombie (union de la Colombie, l'Équateur et le Venezuela) - Lors de la dissolution de la république bolivarienne en 1830, le Panama fait toujours parti de la Colombie. Afin de s'emparer de la zone où Ferdinand de Lessep avait commencé le creusement du canal, les États-Unis fomentent des troubles et financent les partis politiques favorables à la sécession avec la Colombie. En 1903, le Panama devient un état indépendant sous la tutelle de Washington qui s'empresse de signer un traité permettant la construction d'un canal ainsi que la souveraineté perpétuelle des USA sur une bande de terre de chaque côté de la structure (la zone du canal de Panama). Le canal est ainsi construit par l'US Army Corps of Engineers, entre 1904 et 1914. Le canal devient la clé de la puissance américaine, à la fois militaire et commerciale. En 1977, un accord est signé pour le transfert complet du Canal du Panama par les États-Unis à la fin du XXe siècle. Après avoir utilisé, pendant des années, les services du président narcotrafiquant Manuel Noriega, dans la lutte contre la subversion «marxiste» en Amérique centrale, le président George Bush père décide de se débarrasser de ce dangereux allié. Avec l'aide de la justice américaine qui demande l'arrestation de Noriega pour traffic de drogue, l'armée US applique une décision de justice intérieure en allant chercher le justiciable chez lui... Une force d'invasion de plus de 50 000 hommes débarque à Panama City en détruisant le quartier populaire d'El Chorillo, et finit par arrêter Noriega dans la nonciature du Vatican. .
En octobre 2006, les Panaméens ont approuvé un plan ambitieux, financé par les USA et visant à élargir le canal. Le projet, qui a commencé en 2007 et pourrait doubler la capacité du Canal, devrait être achevé en 2014-15.



























Noriega au temps de sa gloire !



"Panama c'est Casablanca sans héros !" ( extrait du Tailleur de Panama)