This is Panama !

Soyez les bienvenus au Panama ! Casablanca sans héros... Avec son canal aux milliers de morts. Panama et ses narcotrafiquants, espions,barbouzes de la CIA, guérilléros de la péninsule du Darien. Panama City, la ville de tous les dangers avec un vieux quartier, El Chorillo, entièrement rasé par les hélicoptères américains lors de l'Opération Juste Cause contre l'infâme Noriega. Un pays des confins, un pays de tous les traffics... Le Paradis pour certains...Et viva la Salsa !


Blog de Mia Jacob avec Tristan Ranx

mardi 30 juin 2009

Un grand classique de Ruben Blades : Pedro Navaja


Le Panama ( Chapeau)


Le panama est un chapeau d'origine non pas panaméenne, mais équatorienne malgré son nom. C'est un large chapeau à la mode vers 1900.

Le panama se distingue par sa grande finesse. Il est entièrement réalisé en fibres naturelles et confectionné à la main avec une patience légendaire. Il est le fruit d’une rencontre harmonieuse entre nature et culture : la beauté de la palme deCarludovica palmata et le savoir-faire d’artisans prestigieux.

Le Balboa : monnaie officielle du Panama ( sinon c'est le $)

samedi 27 juin 2009

The end of the road : Portobello



Afficher panama sur une carte plus grande


Hier, j'ai finalement réussi à m'échapper de la ciudad de Panama. Je me rends à la gare routière. Je dois aller dans le district de Colon... Il s'agit de la région la plus déprimante du Panama. Les gens que je croise me souhaitent « suerte», sans trop savoir s'il s'agit de «mala suerte» ou de «Buena Suerte». La crise économique et le ralentissement de la production mondiale touchent durement le Panama, qui voit la fréquentation du canal baisser drastiquement. La criminalité est donc en plein essor...Je cherche un bus en direction de Colon. On appelle les bus «los diabolos riojos» les diables rouges. La gare est un véritable bazar qui sent le benzène, la sueur et les odeurs de maniocs cuits. Partout une foule bigarrée qui se mélange dans le va-et-vient incessant des bus, les toits chargés de sacs et de paquets. Quelques policiers, matraque à la hanche déambulent en roulant des mécaniques. J'entends les cris des vendeurs de churros, et les annonces des prochains départs recouverts par la pop latine qui hurle dans les cabines des chauffeurs. Je suis dans une bulle d'odeurs et de bruits. Mon coeur bat fort comme si j'étais l'unique parenthèse de silence dans ce monde exotique. Après des heures de route poussiéreuse et chaotique, ma peau se recouvre de sueur qui coule entre mes seins. Mon corps n'est bientôt plus qu'une écorce de particules de poussières venues des volcans. Je suis nerveuse, sur le qui-vive. Suis-je une proie pour certains regards fiévreux ? Un frisson me parcourt. J'aperçois dans la foule des bras tatoués de poignards et de têtes de mort. Voici Portobello, la fin du monde, l'endroit où la route s'arrête comme devant les hautes falaises de l'inconnu. Je suis dans les confins, cette destination qui faisait frémir les habitants de la mégapole: «muy pelligroso» …
















Et j'entends soudain le ressac de la mer et j'aperçois l'écume des vagues. Les oiseaux chantent et s'ébattent. Une voile blanche passe à l'horizon. Je suis seule, libre dans ce paradis oublié. C'est le temps suspendu de la caresse d'une brise marine. L'ombre des cocotiers ressemble à une immense trotteuse déréglée, car ici, le temps n'a plus de raison d'être. C'est le royaume de la sensation immédiate, le plaisir simple du jus d'une noix de coco bue sur la plage. Une colonie de petits poissons verts me passent entre les jambes, ils sont comme moi, insouciants, moi qui passe entre les grands parasols rouges sous le ciel d'azur. J'accroche mon regard curieux aux nuages qui passent et qui m'attirent bien plus loin, vers les étoiles, au-delà des galaxies quand mes yeux se ferment, et que je m'endors au doux balancement de mon hamac... Au réveil, dans la chaleur moite, je plonge dans l'océan, et j'aperçois dans le ciel, un hydravion rouge qui me salue. Je plonge vers les profondeurs bleues de l'océan. Les algues ondulent de leurs couleurs chatoyantes, de longs filaments jaunes fluorescents caressent mon corps. Lorsque je sors de l'eau, j'aperçois un homme pensif assis dans un jardin de fleurs équinoxiales. Je me demande s'il sait que des nains s'accrochent aux pales d'argent de son ventilateur... Je me demande s'il sait que je cherche desepérement un chapeau, un Panama...





vendredi 26 juin 2009

Sur Mina Loy...












Mina Loy fut une muse futuriste, une égérie de la poésie et un oiseau de passage de la littérature, une voyageuse infatigable.

Mina Loy, poète et épouse d’Arthur Cravan aura été la muse des futuristes italiens et par conséquent l’archétype de la femme moderne du début du XXe siècle. Femme libre, pratiquant une sexualité débarrassée de l’hypocrite morale bourgeoise, elle fera rêver aussi bien Marinetti, Apollinaire, Pacsin, Man Ray ou Marcel Duchamp, mais aussi les romancières Djuna Barnes et Nathalie Barney. Le pouvoir d’attraction érotique de sa personnalité étrange, son charisme désabusé avec une pointe de nostalgie cynique et satirique, provoquera les passions les plus folles. Un homme cependant, touchera profondément cette sirène bohème : Arthur Cravan, lepoète boxeur, l’énergumène des arts. Elle le surnommera Colossus, du nom d’un roman inachevé (et certainement impossible) sur son époux disparu dans le Pacifique en 1918. Les poèmes de Mina Loy sont des joyaux de la modernité et le testament oublié d’une génération de grands fauves humains. La poésie de Mina Loy est un témoignage hautement ironique sur les rêves et les folies d’un temps situé dans une zone grise de l’histoire.
















Paul Eluard, James Joyce, Mina Loy


jeudi 25 juin 2009

Panique au Panama











Au bout de 26h de voyage (mon avion
avait quelques heures de retard ), je suis arrivée hier tard dans la nuit. Il y avait un seul type qui a voyagé, comme moi, depuis Paris vers Panama City.Nous avons eu le temps de faire connaissance a Mia-mi (cet aéroport porte quand même mon prénom!). Ce dernier, une fois arrivé au Panama, n'a absolument pas accepté que je parte seule dans une guesthouse vers un quartier un peu ghetto. C'est quand même Panama city, une des villes les plus dangereuse d'Amérique centrale... J'ai donc passé la nuit sur un vieux matelas chez sa grand mère sénile... Très bien, sauf que, ce matin, toute la smala a flippé quand j'ai voulu aller au terminus de bus pour me rendre a Portobello. Bref au bout de quelques heures, je commence à gravement paniquer. Au final, je me suis sauvée en taxi, direction une guesthouse. J'étais éffrayée et vraiment pas bien. En rencontrant la fille qui partage la chambre avec moi, on a cru se regarder chacune dans un miroir, et pas seulement parce qu'elle me ressemble avec ces cheveux courts noirs, mais parce qu'on partage un peu la même vision du voyage et de la vie. On est allé boire des margaritas pour se calmer les nerfs. Ensuite, j'en ai profité pour courir le long du causeway, mais j'avais un léger coup dans l'aile... Aujourd'hui, je vais à une soirée de raga et manana, puis je reprends mon chemin, comme prévu. Je n'ai plus peur, normalement ça ne fait pas partie du trip! Alors si vous n'avez pas de nouvelles de moi dans deux jours, on aura peut-etre essayé de m'enlever les poumons ou le foie, ils n'y trouveront que de la matière non vendable... Je vais directement aller fumer une cigarette et chercher un mojito.



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Petite histoire du Panama :



Exploré et colonisé par les Espagnols au 16e siècle, le Panama a rompu avec l'Espagne en 1821 et a adhéré à la République de Grande Colombie (union de la Colombie, l'Équateur et le Venezuela) - Lors de la dissolution de la république bolivarienne en 1830, le Panama fait toujours parti de la Colombie. Afin de s'emparer de la zone où Ferdinand de Lessep avait commencé le creusement du canal, les États-Unis fomentent des troubles et financent les partis politiques favorables à la sécession avec la Colombie. En 1903, le Panama devient un état indépendant sous la tutelle de Washington qui s'empresse de signer un traité permettant la construction d'un canal ainsi que la souveraineté perpétuelle des USA sur une bande de terre de chaque côté de la structure (la zone du canal de Panama). Le canal est ainsi construit par l'US Army Corps of Engineers, entre 1904 et 1914. Le canal devient la clé de la puissance américaine, à la fois militaire et commerciale. En 1977, un accord est signé pour le transfert complet du Canal du Panama par les États-Unis à la fin du XXe siècle. Après avoir utilisé, pendant des années, les services du président narcotrafiquant Manuel Noriega, dans la lutte contre la subversion «marxiste» en Amérique centrale, le président George Bush père décide de se débarrasser de ce dangereux allié. Avec l'aide de la justice américaine qui demande l'arrestation de Noriega pour traffic de drogue, l'armée US applique une décision de justice intérieure en allant chercher le justiciable chez lui... Une force d'invasion de plus de 50 000 hommes débarque à Panama City en détruisant le quartier populaire d'El Chorillo, et finit par arrêter Noriega dans la nonciature du Vatican. .
En octobre 2006, les Panaméens ont approuvé un plan ambitieux, financé par les USA et visant à élargir le canal. Le projet, qui a commencé en 2007 et pourrait doubler la capacité du Canal, devrait être achevé en 2014-15.



























Noriega au temps de sa gloire !



"Panama c'est Casablanca sans héros !" ( extrait du Tailleur de Panama)