This is Panama !

Soyez les bienvenus au Panama ! Casablanca sans héros... Avec son canal aux milliers de morts. Panama et ses narcotrafiquants, espions,barbouzes de la CIA, guérilléros de la péninsule du Darien. Panama City, la ville de tous les dangers avec un vieux quartier, El Chorillo, entièrement rasé par les hélicoptères américains lors de l'Opération Juste Cause contre l'infâme Noriega. Un pays des confins, un pays de tous les traffics... Le Paradis pour certains...Et viva la Salsa !


Blog de Mia Jacob avec Tristan Ranx

samedi 27 juin 2009

The end of the road : Portobello



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Hier, j'ai finalement réussi à m'échapper de la ciudad de Panama. Je me rends à la gare routière. Je dois aller dans le district de Colon... Il s'agit de la région la plus déprimante du Panama. Les gens que je croise me souhaitent « suerte», sans trop savoir s'il s'agit de «mala suerte» ou de «Buena Suerte». La crise économique et le ralentissement de la production mondiale touchent durement le Panama, qui voit la fréquentation du canal baisser drastiquement. La criminalité est donc en plein essor...Je cherche un bus en direction de Colon. On appelle les bus «los diabolos riojos» les diables rouges. La gare est un véritable bazar qui sent le benzène, la sueur et les odeurs de maniocs cuits. Partout une foule bigarrée qui se mélange dans le va-et-vient incessant des bus, les toits chargés de sacs et de paquets. Quelques policiers, matraque à la hanche déambulent en roulant des mécaniques. J'entends les cris des vendeurs de churros, et les annonces des prochains départs recouverts par la pop latine qui hurle dans les cabines des chauffeurs. Je suis dans une bulle d'odeurs et de bruits. Mon coeur bat fort comme si j'étais l'unique parenthèse de silence dans ce monde exotique. Après des heures de route poussiéreuse et chaotique, ma peau se recouvre de sueur qui coule entre mes seins. Mon corps n'est bientôt plus qu'une écorce de particules de poussières venues des volcans. Je suis nerveuse, sur le qui-vive. Suis-je une proie pour certains regards fiévreux ? Un frisson me parcourt. J'aperçois dans la foule des bras tatoués de poignards et de têtes de mort. Voici Portobello, la fin du monde, l'endroit où la route s'arrête comme devant les hautes falaises de l'inconnu. Je suis dans les confins, cette destination qui faisait frémir les habitants de la mégapole: «muy pelligroso» …
















Et j'entends soudain le ressac de la mer et j'aperçois l'écume des vagues. Les oiseaux chantent et s'ébattent. Une voile blanche passe à l'horizon. Je suis seule, libre dans ce paradis oublié. C'est le temps suspendu de la caresse d'une brise marine. L'ombre des cocotiers ressemble à une immense trotteuse déréglée, car ici, le temps n'a plus de raison d'être. C'est le royaume de la sensation immédiate, le plaisir simple du jus d'une noix de coco bue sur la plage. Une colonie de petits poissons verts me passent entre les jambes, ils sont comme moi, insouciants, moi qui passe entre les grands parasols rouges sous le ciel d'azur. J'accroche mon regard curieux aux nuages qui passent et qui m'attirent bien plus loin, vers les étoiles, au-delà des galaxies quand mes yeux se ferment, et que je m'endors au doux balancement de mon hamac... Au réveil, dans la chaleur moite, je plonge dans l'océan, et j'aperçois dans le ciel, un hydravion rouge qui me salue. Je plonge vers les profondeurs bleues de l'océan. Les algues ondulent de leurs couleurs chatoyantes, de longs filaments jaunes fluorescents caressent mon corps. Lorsque je sors de l'eau, j'aperçois un homme pensif assis dans un jardin de fleurs équinoxiales. Je me demande s'il sait que des nains s'accrochent aux pales d'argent de son ventilateur... Je me demande s'il sait que je cherche desepérement un chapeau, un Panama...





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